Imagine
(Ces trois personnages sont étroitement liés et bien que le récit sera axé sur celui choisit pour le jdr, les deux autres seront aussi fortement présents.)
Trois soldats.
Trois victimes de la folie des grandeurs de l'Homme.
Trois jeunes adultes qui découvrent un monde qui n'est pas le leur.
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Conrad McBeth
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Chan Hoàng
« On ne sait pas quand et où ce groupe s'est formé. Encore aujourd'hui tout est très flou. Ils ne sont partis de rien, inconnus des populations et des autorités, pour devenir en seulement trente ans la plus grande menace terroriste que le monde n'ait jamais connue.
- Ils sont si puissants que ça, papi ?
-Plus que tu ne peux te l'imaginer. Lorsque je suis parti à la retraite, ils occupaient entièrement le Moyen Orient. Aujourd'hui, ils gagnent du terrain sur l'Afrique centrale et projettent de conquérir le continent Eurasien par le Sud. Ils...
-Et l'Amérique ? Les terroristes sont arrivés à prendre le pouvoir là-bas ?
- Tu sais, aujourd'hui de plus en plus de pays se replient sur eux-même pour échapper au conflit et s'en sortir. Les Etats-Unis font parti de ceux-là. »
Une grimace de surprise prend place sur le visage des trois enfants. Paula, assise en tailleur à même le sol, remet une mèche de cheveux blonds derrière son oreille et demande avec hésitation :
« A l'école, le professeur nous a expliqué que les Etats-Unis sont la première puissance militaire mondiale. Pourquoi est-ce qu'ils n'aident pas s'ils ont les moyens ? Ils n'ont pas le droit de nous abandonner, la menace terroriste les concerne eux aussi...S'ils l'avaient détruite dès le début au lieu de se cacher, peut-être qu'il n'y aurait pas eu cette guerre et tous les gens qui ont été assassinés auraient pu vivre une vie convenable ! Peut-être que dans quelque années, nous aussi on sera sous leur pouvoir, il ne faut pas les laisser avancer plus !
- Nos armées nous protègent, Paula. N'aie pas peur du futur et pense au présent, tu es trop jeune encore pour te soucier de ç...
- Répond à ma question, s'il te plaît ! Pourquoi eux ne nous aident pas ? »
Sourcils froncés, la jeune fille fixe durement son grand-père afin d'avoir une réponse précise. Celui-ci commence à regretter de leur avoir parlé des événements...si ses petits-enfants commencent à se faire ronger par la peur et le désespoir à cause de lui, il ne se le pardonnera jamais. Pourtant, il lui semble faire ce qui est juste : le mensonge n'est pas bon, les enfants sont bien trop intelligents pour ne pas comprendre ce qu'il se passe autour d'eux : l'expansion d'un groupe revendiquant une nouvelle politique d'unité mondiale. Un groupe qui n'hésite pas à tuer et raser des villes pour que son rêve de "monde unifié, où l'égalité et l'humanité seront reines" prenne vie.
Songeant soudain à la question qu'on vient de lui poser, le vieil homme se racle la gorge et explique d'une voix rauque :
« La peur, Paula. La peur des représailles. Les Etats-Unis sont peut-être puissants, mais ils ne font pas le poids. Les terroristes possèdent une arme que ni eux, ni le reste du monde n'ont jamais vue. Une arme qui leur a permit de prendre pouvoir sur de nombreux territoires.
-C'est quoi cette arme, papy ? »
Le vieillard reste un moment silencieux, cherchant ses mots, avant de dire simplement:
« Des êtres améliorés.
- Des quoi ?, s'étonne la cadette, une grimace d'incompréhension sur le visage.
- Des humains que l'on a rendu plus fort grâce à un dopant...comme pour le sport. Mais ce dopant est si puissant qu'il est efficace pour le temps d'une vie. Selon les découvertes de l'armée, ces soldats sont emmenés enfants dans des camps de recherches spécialisés et selon les besoins, les terroristes leurs améliorent leur intelligence ou leurs capacités physiques...au prix de transformations corporelles assez impressionnantes. »
La plus jeune monte sur les genoux de son grand-père et demande :
« Donc ces gens sont comme les monstres dans les dessins animés de la télé ?
- Non ma chérie. Dans les dessins animés, les monstres ne sont pas humains. Ces personnes au contraire sont comme nous. Mais elles sont...différentes. Elle n'ont pas eu la chance de pouvoir développer une pensée qui leur est propre : on leur a imposé depuis l'enfance des croyance et des idéaux. C'est ce qu'on appelle l'embrigadement. Mais... »
Baissant la voix, comme pour leur confier un secret, le vieillard ajoute :
« Mais de ce qu'on m'a dit, parmi tous ces êtres hors-normes il y aurait des fugitifs. Des gens qui ont tourné le dos à l'organisation et se cachent parmi nous, dans les pays libres, sous protection de l'armée. Et si les gouvernements arrivent à convaincre ces gens améliorés de se battre aux côtés de nos soldats..., il se cale dans son fauteuil et conclus, le regard dans le vide : alors on aura une chance de pouvoir renverser la balance. »